Plastic odyssey carbure aux déchets plastiques
Le projet Plastic Odyssey se lance à l’assaut des déchets plastiques avant qu’ils ne se retrouvent dans les océans.
Plébiscité pour ses diverses vertus, le plastique apparaît désormais comme un véritable fléau. Plus de 8 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent, chaque année, dans les océans 🌊, selon le programme des nations unies pour l’environnement. Ces 26000 tonnes rejetées par jour impactent l’ensemble de l’écosystème des fonds marins jusqu’à la surface. Connu des spécialistes depuis plusieurs années, le grand public commence à prendre conscience de ce problème. Pour renforcer ce courant, et faire bouger les lignes au niveau planétaire, la jeune équipe de Plastic Odyssey, une organisation à but non lucratif, va parcourir le monde 🌎 à la rencontre des populations locales. Avec pour objectif premier, la sensibilisation du public sur les rejets de plastique dans les océans. Simon Bernard, le responsable de l’expédition, Alexandre Dechelotte, le responsable communication, Benjamin De Molliens, responsable partenariats et Bob Vrignaud, responsable R&D, vont naviguer de port en port entre 2020 et 2023. Plastic Odyssey naît dans l’esprit de Simon Bernard et Alexandre Dechelotte, au début de leurs carrières d’officiers dans la marine marchande. Au cours, d’une escale à Dakar, au Sénégal 🇸🇳 , Simon Bernard fut interloqué par le nombre de demande de travail émanant de la population locale. De retour en France, Il fait part de son expérience à Alexandre Dechelotte. La culture Fab Lab va leur offrir des idées 💡 pour la création d’ateliers simples afin de créer de petits boulots sur place. Couplé au problème des déchets plastiques et la découverte de la pyrolyse via un article, le projet Plastic Odyssey voit ses contours se dessiner en 2016. Deux années plus tard, il est renforcé par une collaboration avec de nombreux bénévoles, des sponsors, par un comité scientifique et des entreprises innovantes.
40000 milles sur les mers
Pour voguer sur les flots, le catamaran océanographique Plastic Odyssey, spécialement conçu par IMOS et exploité par la société ship-as-a-service, sera affrété par Plastic Odyssey le temps de l’expédition. Il sera éco-désigné et fabriqué en France 🇫🇷. Selon l’équipe de Plastic Odyssey, ce navire sera un ambassadeur des technologies de recyclage. Il effectuera trente-trois escales pendant ses trois années de navigation. Il visitera les villes portuaires de Marseille, de Casablanca au Maroc 🇲🇦, Dakar au Sénégal 🇸🇳. De Freetown en Sierra Leone 🇸🇱, il rejoindra le Brésil 🇧🇷 à Natal puis remontera ses côtes en direction du canal de Panama 🇵🇦 qu’il traversera pour rejoindre Lima au Pérou 🇵🇪. La traversée du Pacifique les mèneront en Océanie et en Asie, où ils feront escale à Papeete en Polynésie Française, pour ensuite rejoindre Madang en Papouasie Nouvelle-Guinée, la Chine 🇨🇳 à Shantou. Enfin, ils passeront par L’inde 🇮🇳 pour rejoindre Le Cap en Afrique du Sud 🇿🇦 et longer les côtes africaines en direction de Marseille en France 🇫🇷. En préambule à l’expédition, pour en assurer la promotion, un bateau démonstrateur, baptisé Ulysse, long de six mètres a été assemblé dans la base Explore du navigateur Roland Jourdain à Concarneau. Ce dernier est exposé depuis juin 2018 dans plusieurs villes de France lors d’événements nautiques et écologiques. Ce prototype est une première mondiale et a suscité beaucoup d’intérêt. À Monaco 🇲🇨 , lors d’une rencontre nautique, en juillet 2018, la Solar & Energy Boat Challenge, la jeune équipe naviguait au milieu de bateaux solaires. À terme, Le catamaran Plastic Odyssey sera un concentré de technologie et d’innovations. Un routage météorologique lui permettra d’utiliser les voies de navigation les plus économes. Sa coque profilée, son système de contrôle de l’énergie et ses panneaux solaires lui assureront une autonomie hors-normes. L’espace en son sein est modulable. En mer l’équipage pourra y prendre ses quartiers. Le temps d’une escale cet espace sera transformé en atelier de recyclage des déchets plastiques.
Open-source et Low-Tech
Ce navire sera vecteur de technologies existantes ou créées au long du parcours. Elles ont pour objectifs de traiter localement les déchets plastiques. Ils seront soit convertis en carburant par pyrolyse pour alimenter le navire ou transformés pour créer divers objets. Ainsi, l’équipe de Plastic Odyssey envisage de favoriser une économie autour du déchet plastique. Ceci aura pour effet de dynamiser économiquement de petites zones tout en dépolluant des sites souvent magnifiques. Les différentes innovations seront issues du monde open-source. Non brevetées, elles assureront leur réplication à travers le monde. L’utilisation de la Low-Tech favorisera la maintenance, un coût faible et une diffusion efficace. En outre, une phase de crowdfunding sera lancée durant le second semestre 2018 pour garantir la diffusion libre de ces technologies. L’unité de production de carburant par pyrolyse, utilisée sur Ulysse lors de la promotion a été développée par Bob Vrignaud en collaboration avec une filiale de Véolia, SARP Industries, à Mantes-la-Jolie dans le département des Yvelines. Il permet de traiter cinq kilogrammes de déchets plastiques par heure pour produire trois litres de Diesel et deux litres d’essence. À terme, l’unité à bord du Plastic Odyssey sera placée dans un conteneur standard de vingt pieds et fournira la majeur partie du carburant nécessaire au catamaran. Libre de droit, cet unité pourra être répliquée par les populations locales afin de recycler ♻️ in situ les déchets plastiques en carburant. En complément, Une extrudeuse permettra de créer des planches et des dalles de plastiques. À partir de celles-ci, des objets divers et variés pourront être confectionnés. De la documentation découleront des différents ateliers qui seront menés afin de favoriser l’entrepreneuriat social. Au final, un catalogue de solutions sera complété, enrichi des rencontres et des idées 💡qui auront émergé. L’ensemble de l’expédition sera filmée et diffusée par différents canaux médiatiques. Chaque escale sera un lieu de partage, de sensibilisation et de démonstration en partenariat avec des acteurs locaux.
Plastic Odyssey à suivre
Soutenu par bon nombre de personnes dont Claudie Haigneré, astronaute française, la navigatrice Catherine Chabaud et Sabine Roux de Bézieux, présidente de la fondation de la mer, Plastic Odyssey se présente comme une aventure mêlant innovation et humanisme. Le comité de soutien compte une dizaine de personnes telles que Roland Jourdain, navigateur français et Fanny Agostini, présentatrice de l’émission Thalassa sur France3. L’expédition est sous le haut patronage du ministère de la transition écologique et solidaire. Le prototype ULYSSE a d’ailleurs été inaugurée par la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson. Le comité scientifique compte huit personnes dont des spécialistes en chimie comme German Jimenez, docteur en chimie et expert en pyrolyse du plastique, et Miranda Wang co-fondatrice de Biocollection. Côté soutien financier, Plastic Odyssey peut compter sur des acteurs de poids comme le Crédit Agricole, la Fondation Véolia et le groupe Clarins. Côté technique, la jeune équipe sera épaulée entre autres par le cabinet d’architecture navale VPLP et l’École Nationale Supérieur des Arts et Métiers (ENSAM). Bien d’autres personnalités, acteurs publiques et entreprises, dont la liste est à retrouver sur le site web, soutiennent ce projet. On peut noter la présence de Greentropism, déjà citée dans lesgoodnews, qui apportera son expertise dans le domaine de la spectroscopie proche infrarouge. Plastic Odyssey a été labellisé par 1% pour la planète.
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mars 2019
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