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Biofermes et solidarité, les clés de SOL

7 min de lecture

L’association SOL Alternatives agro-écologiques et solidaires soutient des initiatives pour valoriser le rôle des agriculteurs paysans en Afrique, en Asie et en France. 

Dans les pays en voie de développement, la production agricole est majoritairement de type vivrière. Elle tend à l’autosuffisance. En découle une culture, des traditions et un paysage alimentaire. Or cette agriculture locale est parfois bousculée par l’arrivée d’un modèle productiviste. Les petits paysans se retrouvent sans terre à cultiver ou ne peuvent plus pratiquer leur culture traditionnelle. Devant ce constat, l’association Solidarités voit le jour en 1980 ; en 2016, celle-ci est rebaptisée SOL, Alternatives agro-écologiques et solidaires. Elle est la résultante d’expériences sociales et économiques dans les pays du Sud et en Europe, menées depuis les années 60. Depuis sa fondation, l’association est particulièrement influencée par quatre personnalités : l’agro-économiste Jean-Louis Bato, l’économiste Jacques Berthelot, le penseur de l’après développement François Partant et l’agro-économiste François de Ravignan. L’objectif premier de SOL Alternatives agro-écologiques et solidaires est la satisfaction des besoins essentiels des agriculteurs paysans et la valorisation de leur rôle dans la société. Sa vision est de « nourrir le monde, préserver la planète » en développant deux axes : l’accès à une agriculture paysanne et la protection des ressources naturelles et de la biodiversité. Afin de mener à bien ses missions, la directrice de l’association, Clotilde Bato, peut compter sur une trentaine de personnes dont huit membres au comité d’animation, sur une équipe de cinq permanents à temps plein et sur une vingtaine de bénévoles. Ainsi la structure reste à taille humaine pour gérer une dizaine de projets maximum par an. Ceux-ci sont menés principalement en Inde 🇮🇳 , au Sénégal 🇸🇳 et en France  🇫🇷 . L’association développe un projet d’envergure s’articulant autour de l’installation de biofermes.

Pas le temps de tout lire ? Découvrez en 2 minutes l’action de l’association

 

Soutenir la petite paysannerie

L’association soutient les paysans locaux et incite à cultiver des céréales locales © SOL

L’association SOL soutient la petite paysannerie et les exclus du modèle productiviste. Elle mène ses actions en s’appuyant sur un réseau de partenaires locaux. En Inde 🇮🇳 , elle travaille conjointement , depuis dix ans, avec Navdanya. Cette association, fondée en 1993, par Vandana Shiva, œuvre pour le maintien et la sauvegarde des semences traditionnelles indiennes et la souveraineté des paysans indiens. Elle collabore avec l’organisation Ekta Parishad, mouvement de lutte pour la reconnaissance des droits et l’accès à la terre des paysans indiens, depuis dix ans également. Afin de protéger, via le projet « Jai Jagat », les paysans de l’accaparement de leurs terres. Au Sénégal 🇸🇳, depuis 2010, avec la Fédération des organisations non-gouvernementales au Sénégal (FONGS) elle valorise les céréales locales. Les actions permettent de favoriser l’emploi rural, le maintien de boulangers, de femmes transformatrices de céréales en farine et de sécuriser une alimentation locale. L’alternative des céréales locales face à l’utilisation du blé importé permet de créer un environnement socio-politique favorable en leur rendant la souveraineté alimentaire locale. En France 🇫🇷, un partenariat est actif, depuis 2015, avec l’association Intelligence Verte. Cette dernière, fondée en 1999, vise à organiser la redécouverte et l’utilisation de semences et de plants du domaine public, pour assurer leur libre accès et à mener des actions pédagogiques pour une autonomie alimentaire de qualité.

 

Développement des biofermes

SOL conduit de nombreux projets dont un d’envergure et transversal, lancé en 2016, et nommé Biofermes Internationales. Celui-ci permet de faire le lien entre les trois zones d’actions de l’Inde, du Sénégal et de la France. Il vise globalement à soutenir une agriculture respectueuse des paysans, de protéger les semences paysannes, d’être source d’innovation dans les techniques d’agro-écologie et d’échanger le savoir-faire. En France 🇫🇷, ce projet permet de former les paysans pour leur future installation en leur transmettant les valeurs du projet. La ferme de Sainte-Marthe, dans la région Centre, a accueilli plus de 150 stagiaires. Cette action est importante car près de 45 % des paysans auront disparu d’ici 2020 selon l’INSEE (2009). Ce projet s’accompagne de la création d’un conservatoire pédagogique des semences et variétés anciennes qui a ouvert en juin 2017. En Inde 🇮🇳, le projet de biofermes vise également au développement socio-économique des populations locales. Au démarrage, une quarantaine de villages de trois états, l’Uttarakhand, le Rajasthan et l’Uttar Pradesh, ont été associés au projet. Au total, 399 paysans et 17 écoles furent bénéficiaires de cette action. En 2018, le Sénégal 🇸🇳 rejoindra le projet en s’appuyant sur son partenaire local Ndem. Ce dernier s’est rendu sur le site de Sainte-Marthe à l’été 2017. L’association lance, à l’automne 2017, une campagne de crowdfunding concernant les biofermes en France, sur la plate-forme Kisskissbankbank, afin d’amplifier son impact.

  • Céline, formée en agroécologie à la ferme de Sainte Marthe © Sol
    Céline, formée en agroécologie à la ferme de Sainte Marthe © Sol
  • Certaines indiennes deviennent des gardiennes de semences © SOL
  • Un objectif de l'association est l'auto-suffisance des populations locales © SOL
  • Valoriser le rôle de la paysannerie au Sénégal © SOL

 

Sensibilisation à l’agroécologie

Les écoliers prennent soin de leur petite culture © SOL

Par l’intermédiaire de ses nombreux projets, l’association intervient auprès des populations pour expliquer un modèle respectueux des hommes et de la biodiversité. Outre les espaces pédagogiques qu’offrent les biofermes, SOL a développé un réseau de bio-écoles pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement en sensibilisant un maximum d’enfants. La moitié de la population de l’Inde 🇮🇳 a moins de 20 ans et ce pays compte plus d’1,3 milliard d’habitants. Depuis 2013, le projet vise les écoles de l’état du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde. En partenariat avec le centre de sensibilisation et de formation « Catamaran » situé près de Pondichéry. La sensibilisation passe par la création de petits jardins d’agriculture vivrière et légumière biologique situés dans l’enceinte de l’école ou à proximité. D’autres sujets sont abordés tels que la gestion de l’eau, des déchets, l’utilisation des énergies renouvelables et la protection de la biodiversité. Un objectif très important de ce projet est l’essaimage. Le modèle doit pouvoir être reproduit facilement et doit bénéficier d’une bonne visibilité auprès des médias locaux et nationaux, mais aussi, auprès des autorités publiques. Le projet connaît un véritable succès et le nombre d’écoles participantes augmentent. En effet, début 2017, onze écoles ont souhaité rejoindre le projet, s’ajoutant bientôt aux vingt-sept jardins écoles actifs. Au total, plus de 40 000 enfants ont pu bénéficier directement de ce projet et indirectement, plus de 175 000 personnes ont été sensibilisées.

SOL à suivre

Bien d’autres projets sont menés par l’association. Vous pouvez les découvrir et les soutenir via leur site web. Coté récompenses 🏆, SOL a reçu, en 2017, le prix de 1% for the Planet France, dans la catégorie « agriculture et sols ». L’association peut compter sur le soutien de plusieurs partenaires, dont la fondation RAJA-Danièle Marcovici, la Fondation de France, la région Île-de-France et Occitanie. Différents types de mécénats sont possible avec SOL : un mécénat financier, en nature via la mise en place d’un produit partage, don de produits pouvant servir à leurs projets et événements ou la diffusion de produits de leur boutique solidaire aux salariés. Mais aussi, un mécénat de compétences et un mécénat de visibilité au travers d’une communication mutuelle. Le 28 novembre 2018, L’association SOL et le centre de recherche et d’information et le développement (CRID) organisent la venue du porte parole d’Ekta Parishad, Rajagopal PV. C’est l’occasion pour échanger et débattre sur la construction de la Jai Jagat, cette grande marche indienne non-violente, et le rôle que pourrait y jouer la société civile française.

Article mis à jour le 31 mars 2019 à 11 h 20 min


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