Aux Philippines, MyShelter Foundation a développé Liter of Light, un système d’éclairage à partir du recyclage de bouteilles de soda vides.
Allier recyclage et entreprenariat local est un des objectifs de MyShelter Foundation, un organisme à but non lucratif fondé par Illac Dillaz en 2006. Se basant sur l’idée brésilienne originelle d’Alfredo Moser, inventeur de la Moser lamp en 2002, les bouteilles de soda de 1,5 litres vides sont utilisées afin d’éclairer l’intérieur des bâtiments dans des zones défavorisées. En effet, celles-ci ont le pouvoir d’éclairage d’une ampoule à incandescence de 40 à 60 watts. Selon l’agence internationale de l’énergie, un cinquième de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité de façon continue. D’où l’importance de solutions contribuant à y amener des alternatives d’éclairage. En outre, il est aussi important de réduire l’utilisation d’électricité issue de production polluante, d’installations électriques vétustes et dangereuses. Liter of Light permet de s’affranchir de l’électricité pour l’éclairage en journée et l’addition d’un système d’éclairage solaire permet de réduire la consommation électrique une fois la nuit tombée. Ainsi, le déploiement de cette innovation connaît un réel succès et s’est dessiné en deux grandes phases.
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Une initiative locale
L’invention d’Alfredo Moser, le « Thomas Edison des pauvres » a éveillé dans l’esprit d’Illac Dillaz la création d’un réseau de micro-entreprises aux Philippines. Avec pour objectif un impact social et environnemental, ce réseau a permis de donner un complément de revenu. Par conséquent, de petits centres de formation sont créés pour étendre la fabrication des bouteilles lumineuses. L’installation d’une bouteille ampoule prend environ trente minutes avec un minimum d’entraînement. La mise en œuvre passe par une ouverture dans le toit pour positionner la bouteille. Celle-ci est préalablement remplie d’eau à laquelle un additif, un produit javellisant, est ajouté pour ne pas qu’elle devienne verte à cause d’un développement d’algues. Un joint soit à base de silicone, de polyuréthane ou d’une résine de polyester inventée également par Alfredo Moser, vient sceller la bouteille ampoule. En outre, les étapes d’installation et de fabrication sont disponibles sur le site. En l’espace de quelques mois, plus de 15 000 bouteilles sont installées dans une vingtaine de villes des Philippines. Le système est tellement plébiscité qu’au bout d’un an, plus de 200 000 bouteilles ont été implantées. En fin de compte, l’initiative a permis de combattre la pauvreté énergétique et a favorisé l’autonomie des populations locales.
Un partenariat de taille
Un mouvement mondial
Liter of Light France
Depuis mai 2015, l’antenne française de Liter of Light est menée, à plein temps, par Olivier Lasbouygues et Lucie Baron. Cet organisme intervient à plusieurs niveaux en développant des partenariats avec les organisations locales. Ils peuvent également s’appuyer sur l’expertise d’une anthropologue, Paola Sierra, pour l’optimisation des actions et la mesure de leurs impacts auprès des populations locales. Liter of Light France propose des ateliers pédagogiques afin de sensibiliser les enfants ou les plus grands à la pauvreté énergétique et les solutions qui peuvent être apportées. La promotion de la citoyenneté mondiale et du « Do it yourself » fait partie intégrante de leurs interventions. De plus, leur participation aux grands événements tel que la COP21 ou le salon de la lumière à Londres permet de maximiser l’impact auprès des décideurs. En novembre 2016, une mission s’est déroulée au Maroc, où les étudiants de l’université de Beni Mellal ont été formés sur différents composants des panneaux solaires, des régulateurs, variateurs ou encore de l’importance des résistances. Cette action a eu pour but de favoriser le développement d’un savoir-faire local et d’assurer une prise de conscience des enjeux sociaux. En outre, la création de futures micro-entreprises permettra d’installer de nouveaux systèmes et de les maintenir.
Concernant l’impact sur les populations locales, Lucie Baron nous confie cette anecdote :
Nous avons installé des systèmes lumineux dans un village au Sénégal avec Liter of Light Italia, et par le seul fait que les rues soient éclairées, les enfants ne se faisaient plus mordre par des serpents (ce qui a un coût économique pour la famille : frais de transport, frais d’hôpitaux, etc.). Grâce à l’éclairage des rues, l’éleveur de poules ne s’est toujours pas fait voler une seule poule depuis l’installation.
L’apport de la lumière offre plus de sécurité et ouvre des opportunités nouvelles aux populations locales. Sur le territoire français, des actions ont été menées, telles que l’installation de 100 bouteilles pour illuminer les abris de réfugiés de Grande-Synthe. Liter of light France est soutenue par l’UNESCO dans le cadre de l’année internationale de la lumière.
Article mis à jour le
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